Communication numérique des politiques, donc communication numérique des collectivités (partie II)

Janvier 2016.
Bientôt deux ans. Deux ans à la tête d’une mairie. Deux ans pour s’être mis en place, avoir initié les premiers projets, cerné son équipe, recadré et encadré.
Tout n’est pas fini, tout commence, ou tout est bientôt terminé. Six ans c’est long, mais c’est court aussi.

Au-delà de celui qui était présent sur les réseaux sociaux, il y a aussi la Maire, la Politique, l’Elu qui a opté pour une stratégie sociale média différente.

Y être sans y être. Y être de façon détournée, y être de façon discrète mais quand même.

Ne pas modifier son profil, rester sur une présence personnelle, numérique. Continuer à poster, sur ses goûts, sur ses coups, de cœur ou de gueule, ses passions ou sur son petit quotidien.
Pourquoi pas !? C’est aussi une stratégie. Peut-être surprenante au départ. Un peu anticonformiste aux premiers abords.

Et puis à l’usage on se dit, pourquoi pas. Et si il avait raison. Garder son “calme”, se protéger et protéger sa parole, rester accessible en restant soi. Et l’avantage de ne dire, écrire, poster que ce que l’on sent, que ce que l’on souhaite. Sans se faire prendre dans les polémiques, les arcanes du dit ou du non dit. Garder une distance avec la politique et rapprocher la distance avec ses “friends”.

Au moins on reste humain, à part entière, à part égal de ceux qui vous suivent.
Pas mal pour un politique, à un moment où c’est cette distanciation qui peut être reprochée aux professionnels de l’élection.

On peut, et je trouve, finalement, l’idée pas mauvaise du tout.

Si toutefois elle correspond, elle colle à l’esprit, à la personnalité de celui qui publie.

Comment dès lors faire quand même passer le message ?

Comment transmettre sans se compromettre, dire sans le dire, évoquer sans le penser… totalement.

En utilisant un des atouts essentiels des réseaux sociaux, le partage.

J’ai vu le post d’un “ami”, clic, je relaie sur ma page. Je partage donc je suis, je relaie donc je “partage”. J’envoie un message sans en être l’émetteur, c’est donc que je suis d’accords.
Je fais dire, ce n’est donc pas moi qui me met en avant, c’est les autres qui me mettent en lumière. Si c’est les autres et pas moi, c’est donc que c’est bien, que c’est apprécié, et ils sont surement nombreux à l’avoir partagé, ou “liké”.

Et puis au contraire, si je vois une photo, un texte, une vidéo, qui ne mettent pas en valeur ma politique, mon action, mon dessein, je ne partage pas, je ne “like” pas. Si je n’ai ni, ni, c’est donc que je ne cautionne pas. Sans avoir à donner d’explication, sans avoir à me justifier. Mais le message est tout de même passé.

Cette stratégie du ce n’est pas moi c’est les autres, mais parfois les autres c’est moi, cette stratégie n’est peut être pas si mauvaise…. finalement.

Se protéger en communiquant ou communiquer en se protégeant…. une fine affaire politique.

Communication numérique des politiques, donc communication numérique des collectivités (partie I)

Mars 2014. Pour beaucoup d’élus, une nouvelle aventure, un nouveau destin, une nouvelle ère s’ouvre, celle d’être Maire.

Commence alors une interrogation, une problématique, …

Comment, de quelle façon, de quelle manière poursuivre la communication numérique lancée durant la campagne électorale ?

Poursuivre, changer, arrêter, évoluer. Autant de choix cornéliens qui engendreront des effets sur les six prochaines années, … ou pas.

Il y a donc ceux qui n’ont rien changé. Très présents, dans une relation individualisée aux réseaux sociaux et à leurs fans, logiquement comme tête de liste, ils ont su se mettre en avant, se positionner, parler d’eux et de leur dynamisme. En photo le plus souvent, accompagnés parfois, en des textes narratifs plus ou moins longs, ils ont percuté et occupé le net.

Ça à payé. A un moment où la communication digitale a pris un véritable tournant, l’année 2014 a été celle du numérique. De la plus grande ville au plus petit village un moyen simple et peu onéreux de faire parler de soi. Et moderne, en plus.

Au lendemain du dimanche 30 mars, pourquoi changer une équipe qui gagne ? Pourquoi ne pas poursuivre une recette gagnant gagnant, où chacun y trouvait son compte et y retrouvait ses petits.

Alors c’est repartis pour un tour dans des habits tous neufs et une écharpe toute belle.

Profitant de cette masse de followers, on allait leur faire comprendre que la dynamique de campagne était devenue une dynamique de maire.

Mais rien n’a changé. Photos du maire, narration de sa journée…. Tous les jours, samedi, dimanche et jours fériées compris.

Un long ruban alors sur le murs des “friends”, relatant cette énergie débordante et débordée.

L’électeur est heureux de voir que son candidat n’a pas changé, qu’il est toujours présent, qu’il est toujours dynamique.

Cela va t il durer ? L’élu va t il tenir le rythme d’une, plusieurs publications pas jour ? Même si il est aidé par un community manager….

Et puis… au bout de quelques jours, quelques semaines, les publications n’ont pas faiblis, toujours du même acabit, une, plusieurs photos et de façon classique, trop classique, récité le programme de la journée passée.

Mais toujours l’élu, lui en photo, lui parfois avec ses invités, ses rencontres, mais lui encore.

Peut être au risque de lasser, de freiner l’enthousiasme de retrouver toujours le même type de publication aseptisée, sans coup de cœur ni coup de gueule. Et sans surtout d’image de ses habitants, de ses hommes et femmes rencontrées qui font la vie de la commune….

Il est Le Maire, Il est l’ Élu, mais on ne parle toujours pas des hommes et des femmes qui font l’actualité, et qui quelque part sont aussi les électeurs de fin de mandat….

Les réseaux sociaux, le net, c’est le partage, mais pas simplement le partage de soi, c’est aussi le partage des autres, le partage des émotions.

En politique plus qu’ailleurs, il faut savoir mettre en avant ceux qui font et qui sont, et pas toujours celui qui est.

A suivre …

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